DEMAIN : LA MONARCHIE
Un projet politique pour la France de demain
Curiosités de l'Histoire et de la Politique
Quand la république française proposait de se donner au souverain britannique
Projets d'union entre la France et le Royaume Uni
Des projets méconnus du grand public visaient à fusionner les deux pays de l'Entente Cordiale : la France et le Royaume-Uni, offrant au souverain britannique la possibilité de régner sur les deux pays. C'eut été une revanche sur la Guerre de Cent Ans, perdue par les Anglais au XVème siècle.
Un premier projet d'union franco-britannique a été proposé par Jean Monnet à Winston Churchill en 1940, alors que la situation militaire des deux nations était critique au début de la Seconde Guerre Mondiale. Le premier ministre britannique était partant et la Chambre des Communes proposa cette résolution le 16 juin 1940. Voici le texte en français de cette résolution :
À l'heure de péril où se décide la destinée du monde moderne, les gouvernements de la République française et du Royaume-Uni font cette déclaration d'Union indissoluble et proclament leur inébranlable résolution de continuer à défendre la Justice et la Liberté contre l'asservissement à un régime qui abaisse l'homme à vivre une vie d'automate et d'esclave.
Les deux gouvernements déclarent que la France et la Grande-Bretagne ne sont plus désormais deux nations, mais une Union franco-britannique.
La Constitution de l'Union instituera des organes communs, pour la défense et la direction de la politique extérieure.
Chaque citoyen français jouira immédiatement de la nationalité britannique, chaque sujet anglais deviendra citoyen français.
Les deux pays porteront ensemble la charge de réparer les dévastations de la guerre en quelque point de leur territoire qu'elles aient eu lieu, et leurs ressources communes serviront également à cette réparation.
Pendant la guerre, il n'y aura qu'un seul cabinet de guerre et toutes les forces de l'Angleterre et de la France, sur terre, sur mer et dans les airs, seront placées sous sa direction. Le cabinet gouvernera d'où il pourra.
Les deux Parlements seront formellement associés.
Les nations de l'Empire Britannique forment déjà de nouvelles armées et la France maintiendra ses forces sur terre, sur mer et dans l'air.
L'Union fait appel aux États-Unis pour qu'ils renforcent les ressources économiques des Alliés et pour qu'ils apportent leur puissante aide matérielle à la cause commune.
L'Union concentrera toutes ses énergies contre la puissance de l'ennemi en quelque lieu que la bataille se poursuive.
Et ainsi nous vaincrons.
Le même jour, Charles de Gaulle soumit cette proposition au Président du Conseil Paul Reynaud (le gouvernement français s'est alors réfugié à Bordeaux, devant l'avancée des troupes allemandes). Celui-ci n'eut pas le temps de donner une réponse car il fut limogé le lendemain par le Président de la République, Albert Lebrun, et remplacé par le Maréchal Pétain. Ce dernier a rejeté ce projet d'union et, comme on sait, a entamé des négociations avec l'Allemagne.
Le projet d'union politique entre la France et le Royaume Uni proposé par Jean Monnet (en haut à gauche) en 1940 était vu comme une solution valable pour éviter la débâcle complète face à l'Allemagne nazie. Winston Churchill y était favorable et Paul Reynaud (en haut, à droite) était prêt à rencontrer le premier ministre britannique pour faire aboutir cette solution de la dernière chance.
Sir Winston Churchill
Seize ans plus tard, un autre projet vit le jour. En septembre 1956, dans le contexte de la Crise de Suez, le Président du Conseil Guy Mollet proposa au gouvernement britannique une union entre les deux pays (on parle de "Frangleterre"). La reine Elizabeth II règnerait sur les deux nations. Une proposition alternative consistait, pour la France, à rejoindre le Commonwealth. Le premier ministre britannique, Anthony Eden, rejeta ces propositions et le projet ne fut pas rendu public.
Anthony Eden (à gauche), premier ministre britannique, et son homologue français Guy Mollet (à droite)
Voilà deux occasions ratées pour les Français de devenir des sujets de Sa Gracieuse Majesté. Mais pour nous, royalistes légitimistes, il n'aurait pas été acceptable de reconnaître comme souverain cette reine, aussi remarquable soit-elle, alors que notre dynastie royale plus que millénaire est toujours bien vivante !
J.S.
14/01/2021
George VI et sa fille Elizabeth II auraient pu régner à la fois sur le Royaume-Uni et sur la France