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Le Sultanat d'Oman
Monarchie discrète et épanouie, par la volonté du Sultan

Situé dans la péninsule arabique, Oman présente des particularités par rapport à ses voisins. Pays de tradition, le sultanat s'est modernisé sous l'impulsion du sultan Qabus ibn Saïd qui a régné près de cinquante ans (1970-2020). Ce souverain a doté le sultanat d'une Loi fondamentale faisant office de constitution. Pour autant, Oman n'est pas une monarchie constitutionnelle.

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L'actuel sultan Haïtham ben Tariq a succédé à son cousin Qabus ibn Saïd en 2020.

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Le prince Theyazin ben Haïtham, fils du sultan actuel, est le prince héritier depuis la réforme de 2021. Auparavant, il n'y avait pas de prince héritier ; le successeur du sultan était nommé par le Conseil de Famille.

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Une économie florissante

Le sultanat d'Oman est classé par la Banque mondiale parmi les pays à revenus élevés. La croissance économique du pays nécessite de la main d'œuvre étrangère : celle-ci représente 42 % de la population et vient principalement du Pakistan, de l'Inde et du Bangladesh. L'économie du pays repose en grande partie sur l'exploitation des ressources pétrolières, mais le sultanat essaie de développer d'autres secteurs, comme le tourisme : Oman est en effet un pays accueillant, qui cherche à sauvegarder son patrimoine culturel et naturel. Le pays reste attaché à ses racines et ne cherche pas le gigantisme des gratte-ciels et l'exubérance que montrent les autres "pétromonarchies" de la région.

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Fort médiéval de Bahla, magnifiquement restauré

Grande Mosquée du sultan Qabus, à Mascate, construite de 1994 à 2001

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Une spécificité religieuse en Oman : l'islam ibadite

Le sultanat d'Oman est le seul pays ayant pour religion principale l'islam ibadite. Les musulmans ont commencé à se déchirer après la mort du prophète Mohamed (632). Certains, les futurs chiites, considéraient que c'est Ali, cousin et gendre du Prophète, qui devait lui succéder. Mais c'est finalement Abu Bakr qui fut élu comme premier calife (634-644), auquel succéda Omar, puis Othman (644-656). Ali fut finalement élu calife en 656 après l'assassinat d'Othman. Son califat fut secoué par divers conflits, notamment avec Mu'awiya, un parent d'Othman. Après la bataille de Siffin (657), Ali et Mu'awiya finissent par négocier. Une partie des partisans d'Ali se sentent trahis et forment une nouvelle mouvance de l'Islam : le Kharidjisme. Ali dut les affronter à la bataille de Nahrawân (658) où de nombreux kharidjites furent tués. Des survivants entreprirent d'assassiner Ali et Mu'awiya en 661. Ali périt mais Mu'awiya survécut (il est le fondateur de la dynastie omeyyade). Parmi les kharidjites, groupe hétéroclites de rebelles, certains étaient contre la violence et ont refusé d'entrer en guerre contre Ali : les Ibadites. Ceux-ci s'installèrent notamment à Oman et sont à l'origine de la naissance de ce pays.

Actuellement les Ibadites représentent environ 1% des musulmans et sont établis principalement à Oman, mais aussi dans certaines régions du Maghreb. Ce courant de l'Islam, s'il est rigoureux, se distingue néanmoins par une grande tolérance vis à vis des autres courants de l'Islam et des autres religions. Pour les Omanais, le fanatisme religieux leur est étranger. Par ailleurs, les femmes n'ont pas l'obligation de porter le voile.

Oman, médiateur du Proche-Orient

La politique diplomatique du sultanat repose sur une stricte neutralité, ce qui lui vaut le surnom de "Suisse du Proche-Orient". La sécurité dans la région est une grande préoccupation et le pays propose son aide pour éviter les conflits dans cette zone sensible du monde. N'étant ni sunnite, ni chiite, l'état omanais est bien placé pour jouer un rôle de médiateur entre les pays de la région (Iran, Israël, Arabie saoudite, Yémen ...).

Sous le sultan Saïd III ibn Taïmur (1932-1970), le sultanat d'Oman était l'état le plus pauvre de la péninsule arabique et était en proie aux guerres civiles. Le régime était despotique et devint excessif après la tentative d'assassinat du sultan (1966). En 1970, Qabus ibn Saïd renversa son père et prit sa place. Il entreprit de ramener l'ordre dans le pays et de le moderniser. 

Le sultan Qabus ibn Saïd (1970-2020) fut le grand homme d'Oman, réformateur qui a su moderniser le pays tout en maintenant ses traditions

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Une monarchie absolue dotée d'une Loi fondamentale

En 1996, il promulgua une loi constitutionnelle : la Loi fondamentale

Extraits de la Loi fondamentale de 1996 (amendée en 2011 et 2021) :

article 7 : Le Sultan, avant d'entrer en fonction, doit, dans une séance commune au Conseil d'Oman et au Conseil de défense, prêter le serment suivant :
« Je jure devant Allah tout-puissant de respecter la loi fondamentale de l'État et toutes les lois, ainsi que de sauvegarder les intérêts des citoyens omanais et leur liberté et de préserver l'indépendance du pays et son intégrité territoriale. »

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article 10 : Les principes politiques sont :
- préserver l'indépendance et la souveraineté de l'État, sauvegarder sa sécurité et sa stabilité et défendre l'État contre toute agression ;
- renforcer les liens de coopération et réaffirmer les relations amicales avec tous les États et leurs peuples, sur la base du respect mutuel, de l'intérêt commun, de la non-ingérence dans les affaires intérieures et l'adhésion aux chartes et traités régionaux et internationaux, ainsi qu'aux normes généralement reconnues du droit international, qui contribuent à la promotion de la paix et de la sécurité entre les États et les peuples ;
- établir les fondations requises pour consolider le principe d'une consultation véritable (choura) d'où le pays tire son héritage, ses valeurs et la Charia islamique, fier de son histoire, tout en y incorporant les méthodes et les outils contemporains nécessaires ;
- établir un système administratif sain qui garantit la justice, l'égalité pour les citoyens et assure le respect de l'ordre public et la protection des intérêts supérieurs de l'État.

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article 17 : Tous les citoyens sont égaux devant la loi et jouissent des mêmes droits et devoirs publics. Il n'existe aucune discrimination entre eux pour motif de sexe, origines, couleur, langue, religion, secte, domicile ou statut social.

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Article 28 : La liberté de pratiquer les rites religieux selon les usages reconnus est garantie, à condition que ces pratiques ne menacent en aucune manière l'ordre public ou ne soient contraires aux bonnes mœurs du pays. 

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Article 41 : Le Sultan est le chef de l'État et le commandant suprême des forces armées. Sa personne est inviolable. Le respect de sa personne est un devoir et son commandement doit être obéi. Il est le symbole de l'unité nationale ; il protège et sauvegarde cette unité.

On observe que cette Loi fondamentale veut garantir la liberté, l'égalité et le bien-être des Omanais. Dans la pratique, le régime reste autoritaire et n'est pas un modèle de respect des droits de l'homme. Néanmoins, le sultanat est en progrès dans ce domaine (voir le site du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme).

Une monarchie absolue avec une petite dose de démocratie

L'indice de démocratie du sultanat d'Oman est de 3,12 (en 2022). Tous les pays de la péninsule arabique sont classés comme états autoritaires. Le sultanat d'Oman n'est pas le plus mauvais élève en matière de démocratie : il se place après le Koweït et le Qatar, mais avant les Emirats Arabes Unis, Bahreïn, l'Arabie Saoudite et le Yémen.

Le système politique est classique dans une monarchie absolue : le sultanat d'Oman est dirigé par le sultan, qui nomme les membres du gouvernement. Le sultanat est, de plus, doté d'un organe législatif : le Conseil d'Oman, composé d'une chambre haute, le Conseil d'Etat, et d'une chambre basse, le Conseil consultatif (ou Conseil de la Choura). Le Conseil d'Etat, créé en 1997, est composé de 86 membres (hommes et femmes) nommés par décret royal pour une durée de 4 ans (mandat renouvelable). Le Conseil consultatif, créé en 1991, est composé de 90 membres élus pour 4 ans au scrutin majoritaire à un tour. Le vote se fait dans chaque circonscription administrative (il y en a 61). Selon l'importance de la circonscription, un ou deux représentants sont élus pour siéger au Conseil consultatif.

Depuis 2003, les Omanais de plus de 21 ans votent au suffrage universel direct. Il n'y a pas de partis, tous les candidats sont sans étiquette.

Les femmes ont désormais le droit de vote et le droit d'être élues. Lors des dernières élections (octobre 2023), aucune femme n'a été élue pour siéger au Conseil consultatif, mais le sultan a décidé de nommer 18 femmes au Conseil d'Etat. Par ailleurs, plusieurs femmes siègent au gouvernement.

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Le sultanat d'Oman est un des pays les plus sûrs au monde. Par ailleurs, la monarchie telle qu'elle a été modernisée par le sultan Qabus ibn Saïd est un régime stable où il fait bon vivre. L'indice de bonheur, prenant en compte des critères pour évaluer le bien-être des populations et publié régulièrement par les Nations Unies, était de 6,853 en 2015 pour le sultanat d'Oman qui se classait au 22ème rang mondial (sur 158 pays évalués) ; à la même date, l'indice de bonheur de la France était un peu plus faible : 5,575 (29ème rang mondial). Sous l'impulsion de ses souverains, ce pays s'est développé dans l'intérêt des Omanais. L'O.N.U. a salué le efforts faits en matière de droits de l'homme et de protection de l'environnement. Le sultanat développe maintenant l'enseignement et prend des mesures pour diversifier son économie. Tout ce qui a été accompli si rapidement a été possible grâce à la monarchie absolue. Sans elle, le pays aurait éclaté et sombré dans la dictature.

Article publié le 16/02/2024 - dernière mise à jour : -

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